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Jeudi noir à Marikana

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Par Radoslav Pavlovic

Bien que j’aie un frère dans ces lointaines régions de l’hémisphère sud, je me sens plus proche de mes frères noirs mineurs de Marikana, car le lien de classe est plus fort que le lien de sang. Je sais qu’aux stades de football à Zagreb, Belgrade, Varsovie et Moscou les hordes de supporters fascistes sifflent aux joueurs noirs comme s’ils étaient des singes, car ils se sont mis dans la tête qu’ils font partie de la race supérieure blanche, à cheveux blonds et sang bleu. Ils passent ensuite des sifflets à l’étranglement individuel des immigrés de couleurs dans le métro, comme le fait l’Aube dorée en Grèce (il serait plus juste de les appeler peste noire), mais si dans le pays il n’y a pas d’immigrés on peut toujours se rabattre sur les Tziganes autochtones. Puis on passe à l’organisation de formations militaires parallèles, à l’instar des tigres, aigles et loups serbes dans les guerres bosniaque et autres, pour devenir finalement la formation militaire régulière pour « tâches spéciales », « anti-émeute » ou « sécurité républicaine », aussi bien dans les petits pays balkaniques qu’ en Afrique de Sud. Si le capitalisme est vraiment guidé par « la main invisible », alors c’est cette main blanche du capital en coulisse : pour les ouvriers désobéissants il y a suffisamment de chômeurs affamés de violence pour en faire les assassins en uniforme. Le président Zuma, commission d’enquête, les questions des journalistes « qui a tiré le premier » etc. – tout cela c’est du bla-bla pour divertir l’opinion publique, ils ont tiré sur l’ordre du capital blanc sur les mineurs noirs comme sur les moineaux.

Mémoire éternelle pour nos frères mineurs noirs de Marikana !

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